The Kerbiquet Wheneverly News

Où elle assume son penchant pour les Berces de Lalique, les corsets à hanches fuyantes et les Tricératops

Les choses que l'on aime le plus profondément sont bien souvent celles que, durant un certain temps, l'on n'a même pas conscience d'aimer. Je viens ainsi de m'apercevoir que je suis atteinte d'anglophilie rampante: tous domaines confondus, de Shakespeare à Fry&Laurie en passant par Purcell, Jane Austen, Lewis Caroll, Monty Python et Britten, un nombre inquiétant de mes œuvres préférées sont signées de sujets de Leurs Très Gracieuses et Successives Majestés. …

Et tant qu’on est dans les cabarets de Montmartre…

C’est Mathieu Hamon qui m’a fait découvrir, il y a déjà fort longtemps, les chansons de Gaston Couté. Leur veine «patoisante», bien dans le ton de la Belle Epoque, pourrait faire songer à Botrel… jusqu’à ce qu’on les lise! Antimilitariste, contributeur des journaux anarchistes, éternel tiraillé entre l’énergie de Montmartre et la nostalgie de sa Sologne, Couté dit l’oppression sociale, les petites gens écrasés de travail et l’absurdité des convenances avec une hargne et une précision douloureuses. …

«Le travail sera notre luxe» ou l’insolite sagesse d’Yvette Guilbert

Non, cette phrase n’est pas une sombre prophétie de l’économie du XXIe siècle… Ce dont parle ainsi Yvette Guilbert, c’est le travail de l’artiste.

En plus d’avoir traversé un demi-siècle de cabarets, théâtres et autres Moulin Rouge, de nous avoir enregistré «Madame Arthur» (ce qui suffirait à lui assurer ma gratitude éternelle), et d’être la propriétaire d’un rictus d’aimable momie si l’on en croit Toulouse-Lautrec, Yvette Guilbert reste à la postérité comme l’étoile de la scène Belle Epoque, connue de Verdi et admirée de Freud, qui inscrivit des chants de tradition orale à son répertoire entre une chanson XVIIe et un morceau de pur cabaret.