The Kerbiquet Wheneverly News

The Lovely Ludwig of Inverness

Pour m’être lancée, il y une dizaine d’années, dans le pari égoïste de pratiquer de front chant traditionnel breton et chant lyrique, il y a un ou deux trucs que je crois savoir sur les rapports possibles et impossibles entre les deux.


En musique vocale, les esthétiques classiques et populaires sont plus qu’éloignées: elles sont souvent radicalement opposées. Essayez d’interpréter l’une avec les phrasés, les ornementations, les goûts mélodiques de l’autre, et vous êtes soit impuissant, soit ridicule, soit les deux (1). …

Bande annonce

Maintenant que la France a perdu, le monde peut retrouver des samedis soir normaux. Par exemple, samedi 20 octobre prochain, deux options s’offrent à vous: soit vous êtes à portée de Lyon et vous pouvez venir nous y retrouver (“nous”, c’est Loened Fall), soit vous êtes en Bretagne (où pourriez-vous donc être?), et en ce cas une balade à Plouray s’impose. D’une part pour acheter le CD “Manu Kerjean”

* Gwerzioù

J’étais hier à la première des trois soirées consacrées aux gwerzioù que le traducteur André Markowicz propose au Théâtre de Cornouaille: les chansons, interprétées par Annie Ebrel (hier soir), par moi (le 9 février prochain) et par Nolùen Le Buhé (le 7 mars), sont accompagnées, en alternances de couplets ou d’épisodes, de leur traduction en français dite par André. Nous avons déjà eu l’occasion de tester ce procédé (à la Quincaillerie au Vieux-Marché) et, si sur le papier cela paraît un peu loufoque, dans les faits cela fonctionne étonnamment bien; et c’est l’occasion de remettre en lumière la puissance dramatique de ces textes.


L’artiste et le confort matériel ou: Les vieilles rengaines n’ont pas fini de nous énerver

Voilà, votre honneur, c’est très simple: il fallait que je classe mes bulletins de salaire. Mais le soir était trop joli, alors j’ai sorti une table sur la terrasse de ma petite maison, et j’ai fait mon secrétariat au soleil, dans la brise tiède, en écoutant un beau disque; de temps en temps je relevais le nez vers l’horizon tout doré.


Chacun des feuillets devant moi portait d’une part le souvenir de partages, de paysages, de larmes parfois, de bonheurs souvent, et d’autre part la promesse – puisque la case “salaire net” contient ce qui me permet de continuer à exercer mon métier – d’autant de mystères à venir. …