The Kerbiquet Wheneverly News

Encore une bonne raison de f… la paix aux orties

La première s’appelait gastronomie;  celle-ci s’appelle Paon du jour


Je viens de l’apprendre: les colonies de chenilles noires qui faisaient ployer certains pieds d’ortie que j’ai, par acquis de conscience, épargnés lors du dernier débroussaillage, ces cocons blanchâtres, grouillants de bestioles noires comme la suie et hérissées de piquants patibulaires – sur l’ortie en fleurs toute dégingandée dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas non plus au sommet de son élégance – sont en fait la nurserie un peu Burtonienne du Papillon des Papillons. …

Abbey Lincoln est morte samedi

Je ne l’ai jamais vue en chair et en os, mais elle m’avait fait pleurer devant ma télévision tant il y avait de vérité dans la moindre de ses actions: déjà septuagénaire, elle ne «faisait» rien d’autre en scène que ce qui devait être fait à cet instant précis, s’asseoir, se lever, chanter. Si elle bougeait une main, c’était qu’il fallait bouger une main à cet instant. Et cette absolue simplicité, cette épure complète qui ne s’habillait même pas de la stylisation qui masque trop souvent les choses soi-disant dépouillées, donnait au geste, à la voix, une puissance elle aussi absolue, sereine, à couper le souffle. 


Tels que nous sommes

Profitons de la torpeur de ce début d’après-midi férié où je souffle un peu avant de retourner dans la mêlée (en l’occurrence à la soirée de clôture du Festival de Lorient – vous connaissez sûrement des gens plus à plaindre que moi!) pour aborder un point en relation avec les deux pages précédentes:

Livre des Lois du Grand Tout, article 1386.49.589, alinéa B: «Il n’est pas toujours bon de faire la connaissance personnelle d’un artiste dont on adore le travail».

Montées et descentes (2)

Il y a une autre raison pour laquelle l’idée d’un journaliste attendant les musiciens à leur sortie de scène (qui n’est pas qu’une idée, du reste: cela m’est déjà arrivé quelques fois) me donne un frisson déplaisant: c’est que les minutes qui suivent la fin d’un concert sont tout-à-fait spéciales, sensibles et précieuses.

Je ne sais pas ce que ressentent les autres; mais je peux dire que pour moi ce sont des instants d’une ébriété tout-à-fait particulière. …

Montées et descentes (1)

Entendu l’autre jour sur France Inter une journaliste (qui m’est plutôt sympathique par ailleurs) annoncer qu’à tel festival de jazz elle serait en coulisses pour recueillir les premières impressions des artistes à leur descente de scène, «parce que c’est toujours intéressant de savoir comment ils ont vécu leur concert».


Hum.


Chère Madame Journaliste: je ne crois pas que ce soit intéressant. Parce que s’ils l’ont bien vécu ils n’auront pas de mots pour le dire; et que s’ils l’ont mal vécu ils ne vous le diront pas. …

*Bagad Kemper live: j’y étais!

Et il y a quatre plages dessus pour vous le prouver! Il est donc sorti tout nouvellement, chez Keltia, l’enregistrement du concert «Best-of» du Bagad Kemper au festival de Cornouaille l’année dernière. Et par ma barbe, c’est un album rempli de plusieurs niveaux de bons souvenirs… Bons souvenirs de ce concert-rétrospective, qui évoquait lui-même les joyeuses années où nous tournâmes ensemble pour la création Azeliz Iza du Bagad; plaisir aussi de revenir sur ces morceaux avec un peu plus d’années et de bouteille. …