Et il y a quatre plages dessus pour vous le prouver! Il est donc sorti tout nouvellement, chez Keltia, l’enregistrement du concert «Best-of» du Bagad Kemper au festival de Cornouaille l’année dernière. Et par ma barbe, c’est un album rempli de plusieurs niveaux de bons souvenirs… Bons souvenirs de ce concert-rétrospective, qui évoquait lui-même les joyeuses années où nous tournâmes ensemble pour la création Azeliz Iza du Bagad; plaisir aussi de revenir sur ces morceaux avec un peu plus d’années et de bouteille. (Plaisir que j’ai du reste retrouvé, depuis, en chantant à nouveau pour le Bagad le mois dernier au Château d’Ars et à Douarnenez.)
Rétrospective ou pas, en ce qui me concerne deux des quatres morceaux où j’interviens n’avaient jamais été publiés en version chantée: l’un, sur un air de et avec Dan ar Braz, une gavotte finale où je rentrais tout spécialement pour ce soir-là; l’autre, «Hep diskrog» avec chant, qui n’avait pas trouvé place sur l’album Azeliz Iza en 2001. Et là, je suis ravie: j’étais restée en deuil de cette superbe mélodie (enregistrée par le Bagad seul sur l’album du même nom) que j’ai toujours bonheur à chanter, que ce soit avec le Bagad ou, depuis, avec Gilles Le Bigot et Bernard Le Dréau dans Empreintes.
Sur les deux autres plages, «An Distro» et «Eliz Iza», j’entends évidemment des abîmes de différence entre ce que j’ai fait l’année dernière et ce que je faisais il y a dix ans. Les percevrez-vous autant que moi? Rien n’est moins sûr – et tant mieux: qu’une part de moi, chanteuse qui espère avancer aussi longtemps qu’elle vivra, s’en soucie, c’est naturel; mais vous n’avez que faire de ce genre d’épluchage. L’essentiel, pour vous comme pour moi, est qu’un disque rende fidèlement l’intensité d’un moment et d’une musique. Je crois que c’est le cas de celui-ci.