A en juger par les réactions que j'ai reçues, ce Voyage d'Hiver particulier a touché beaucoup de monde… Ce fut une belle naissance, grâce à l'engagement de chaque musicien de l'OSB, de la chef Ariane Matiakh, du ténor Marcel Beekman (qui aurait fort bien pu, et sans rien avoir à se reprocher, se contenter de chanter ses parties en nous regardant de loin, mais qui a exprimé un soutien chaleureux au projet entier), et de toute l'équipe de l'OSB et de l'Opéra de Rennes. Sans parler, bien sûr, de la compositrice Frédérique Lory, qui nous accompagna à tous les sens du terme – au piano et au moral – avec un calme, une patience et une efficacité qui frisent le surhumain. (Quelle étrange situation ce doit être d'assister autrui dans l'accouchement de votre propre œuvre…) Je suis sortie de là encore plus chose que je n'y étais entrée (ce fut d'ailleurs l'occasion d'expliquer à mon néerlandophone de compagnon le sens de l'expression "être tout chose" !), ce qui, vu la matière de départ, est plutôt un très bon signe…
J'ai reçu plein de petits mots qui font chaud au cœur, par Facebook, par mail, de vive voix… Et aussi cette autre et délectable sorte d'échos que sont les indirects, ceux qui ne doivent rien à la politesse car nul n'est obligé de dire à quelqu'un d'autre qu'il a aimé le concert d'une tierce personne. Je ne vais pas faire ma mijaurée : je prends, je prends tout ! J'estime que l'énorme travail qu'a représenté ce projet nous autorise à nous réjouir sans fausse pudeur que les spectateurs en aient été émus et contents.
Pour clore cette séance d'autosatisfaction, deux papiers parus sur Internet :
celui de Thierry Martin pour Unidivers
celui de Juliette Guibert pour Classicagenda.fr
(avec une petite précision à apporter à ce dernier : ce n'est pas moi qui ai collecté les chansons de ce programme, je n'ai fait que les sélectionner dans les archives de collectages effectués par d'autres que moi depuis plus d'un siècle. Cette sélection a représenté un gros travail, certes – le Winterreise imposait des contraintes fortes et précises, et je ne voulais pas faire les choses à moitié – mais il aurait été rigoureusement impossible sans le temps et la générosité des collecteurs et de chacun des chanteurs qu'ils ont rencontrés. Une fois de plus, mon travail d'interprète pourrait à peine exister sans Dastum !)