La boîte dans la boîte dans…


Figure 1842b:



“Kost-ar-c’hoad en fin de mixage.”


Quel que soit le support – quelques centaines de grammes de papier, un rouleau de bande magnétique, aujourd’hui un écran avec de jolies couleurs et plein d’abréviations partout – ça me fait toujours quelque chose de voir le peu de place que finissent par prendre des heures et des heures de questions, des années de cheminement, et dans ce cas précis l’énergie de plusieurs centaines de personnes…


La musique n’est pas si immatérielle qu’on le croit – c’est du son, et le son c’est (généralement) de l’air qui vibre, et pour que l’air vibre il faut qu’au moins un corps entre en mouvement et tout ça c’est de la matière, rien n’est plus matériel que le son! Et l’empreinte informatique, elle aussi, est une trace laissée sur un support, il n’y a rien là qui ne soit de notre monde… Et pourtant l’une comme l’autre, l’onde sonore et la donnée numérique, sont faites d’une trame si fine qu’elle échappe à notre perception: nous voyons la toile mais pas le fil, et irrationnellement une part de nous considère que le fil n’existe pas. Cette même part de moi qui regarde l’écran, l’image de notre travail – une image de nous, de vous, un petit bout de lorgnette avec son angle bien à lui sur un petit bout du monde –, et trouve admirable et dérangeant que tout puisse être là.