JF cherche chanson légère (1)

Qu’est-ce que je fais donc en ce moment, entre faucher ma prairie et chercher à manger cinq fruits et légumes par jour (voir courrier précédent), avec dans les deux cas des résultats mitigés?


Eh bien, entre autres, je cherche une chanson de cul! 


Oui, m’sieurs-dames. Pour les besoins de la résidence Vertigo vs Vassallo, alias «La Diagonale des mers» (concert le 21 octobre à Amzer Nevez, Ploemeur, 56 ! Qu’on se le dise!), je cherche, pour en parler avec la délicatesse de Franck Fagon, «une chansonnette légère à fin sous-texte grivois».


Pourquoi? Parce que dans le programme tel que nous avons commencé à le bâtir ces derniers mois, il se dessine une tendance nette: les morceaux choisis sont intenses, prenants, bouleversants… Nous en sommes ravis, c’est ce que nous cherchons, mais quelques bouffées de légèreté deviennent souhaitables pour nous comme pour vous!


Ce n’est même pas que les chansons elles-même soient lugubres: certes on ne peut pas dire que la mort en couches de la Baronne de Penhoat soit un grand moment de comique troupier, mais la liste est bien plus longue de danses d’ici et de là, de champagne offert à la noce… et même déjà de plusieurs textes franchement coquins! 


Alors quoi? Les couleurs sonores de Vertigo – magie du vibraphone, puissance des cornemuses, densité de l’accordéon –, un goût commun du rapprochement émouvant et de l’expérimentation… Et encore autre chose peut-être: ce qui a émergé, entre autres, de nos précédentes rencontres, c’est la façon dont les musiques populaires racontent la vie, son temps, son rythme, ses grands jalons; ce que nous mettons sur la table de notre rencontre, Vertigo et moi, ce ne sont pas seulement des chansons mais des mondes: des gens, des lieux, ceux d’autrefois et ceux d’aujourd’hui (1)… Rien d’étonnant à ce que cela puisse devenir un tantinet émouvant… Et ma fameuse chanson légère, celle que je cherche depuis des semaines, devient alors nécessaire autant pour aérer l’ensemble que pour refléter encore une autre facette de ce grand tout.



(1) Jamais, avant ce projet, je n’avais autant cherché dans les répertoires «annexes», le plus souvent laissés de côté en concert: chansonnettes, chansons bilingues du début XXe siècle, ritournelles à coucher dehors… Et jamais non plus je n’avais chanté de cantiques sur scène! Ils sont traités d’une façon qui devrait vous surprendre et, je l’espère, vous plaire, mais le fait est qu’ils se sont imposés, à ma propre surprise, pour ce qu’ils racontent du vivre-ensemble en Bretagne.