Interlude: militantisme printanier

Au début je me disais: c’est leur affaire, c’est leur vie privée, ne les livrons pas en pâture au Moloch multimédiatique. Mais l’affaire dure et il m’est impossible de me taire plus longtemps: j’ai sur mon talus une bande de primevères sauvages qui fleurissent sans débander depuis le mois de novembre. Il a gelé, grêlé, venté à décorner les bœufs, et elles continuent à faire des petites feuilles tendres et des fleurettes beurre frais.

J’ai bien essayé de leur dire que le printemps n’était pas pour tout de suite, que tant d’optimisme était peut-être un peu périlleux, mais elles ne m’écoutent pas.

Elles ont bien raison.


(D’accord, d’accord, peut-être faut-il voir là le signe funeste du réchauffement climatique. Mais zutre, si on ne peut plus admirer les primevères opiniâtres, où va-t-on?)