Ils n’en font plus des comme ça

Alambic? Accessoire d’hydrothérapie de luxe? Nnnnan. Cette merveille d’environ 70 cm de haut est… un analyseur de spectre sonore du début du XXe siècle (l’analyseur, début XXe, pas le spectre – enfin, l’analyseur a surtout analysé des spectres eux aussi du début du siècle, par la force des choses – oh, il y a des jours où on ne devrait pas essayer d’écrire).


Ne me demandez surtout pas comment ça marche, tout ce dont je crois me souvenir c’est que chacun des globes est un résonateur pour une fréquence harmonique donnée, et que le fonctionnement de la chose implique – c’est-y pas poétique? – une bougie et un miroir pivotant à manivelle. Et que c’est beau, beau, beau.


Désolée pour la piètre photo, mais un autre charme du Teylers Museum, aux Pays-Bas, où habite la bête, est d’avoir gardé son ambiance d’origine, XVIIIe, XIXe siècle, et donc d’être éclairé par ses seules fenêtres. A quinze kilomètres d’Amsterdam, ce cabinet de curiosités géant propose entre autres une Galerie des Instruments pleine à ras bord de générateurs, mesureurs et transmetteurs de son, lumière, électricité, distances et j’en passe, chacun d’eux un petit miracle de cuivre, de verre et de bois précieux. Le coin des appareils sonores donne à admirer des proto-enregistreurs, des accordeurs de précision, des résonateurs de toutes sortes… parmi lesquels cette pièce montée dont je suis désormais amoureuse, et que je donnerais cher pour voir fonctionner sans une vitrine entre nous.


(Et qu’est-ce que je fabrique aux Pays-Bas, me direz-vous? Eh non, je ne chante pas! Je profite seulement de la vie et d’une petite brèche dans mon calendrier.)