Points de vue

Lendemain de répétition générale, flottement dans la densité ambigue de l’entredeux avant le concert de ce soir… Il y avait beaucoup de monde dans la salle, hier. Beaucoup d’amis de Grall, de sa famille, ou tout simplement de sa génération. Qui nous remerciaient pour une émotion dont une partie nous est compréhensible mais inaccessible: celle qui a trait aux retrouvailles avec quelqu’un que, pour notre part, nous n’avons pas connu… A côté de toutes les questions émises plus haut, j’ai évidemment le plus grand respect pour cette émotion-là et une grande joie de la susciter.

Pour dire les choses autrement, je me suis souvenue pour de bon (inventeuse d’eau chaude une fois de plus!) que, si certains fervents admirateurs de Grall le sont pour des raisons que je ne partage pas, d’autres sont des personnes pour qui j’éprouve estime, confiance et amitié… Merci par exemple à Marie Kermarec, dont la conversation fine et lumineuse est pour moi une joie trop rare, et dont les mots étaient l’exact contrepoids à ce “droit d’inventaire” dont je me réclame: “tu comprends, à cette époque-là, on étouffait… Grall, tout d’un coup, c’était le souffle, on respirait avec lui… Il voulait respirer, bien avant tous les autres, seul de son espèce… ” Pardon, Malou, pour l’infâme paraphrase de tes propos. Et merci de m’avoir offert un point de vue dont le mien puisse ne pas être un douloureux divorce.




(PS: que vient faire ici cette photo? Rien, sinon agrémenter, du moins en intention, la visite de mes deux lecteurs et demi. Et puis cet arc-en-ciel au-dessus du Ginkgo semé par ma soeur et planté dans mon jardin n’est peut-être pas si hors sujet que ça…)