*Brèves de cantoir

-L’album Ebrel/Le Buhé/Vassallo avance à grands pas, le mixage est presque terminé… Nous voici au stade où on se prend d’une vraie tendresse pour le bébé, tout en n’ayant plus la moindre idée de l’effet qu’il fera à qui n’a pas, comme nous, suivi toute l’histoire depuis les premières lueurs d’envie dans nos regards. (Ou à dire vrai, pour moi, depuis les premiers renâclements: «mais non, un vrai boulot à trois voix, c’est compliqué, je ne nous vois pas faire ça, etc». Comme on peut se tromper!)  En tout cas, un très bon signe: nous rions beaucoup en travaillant…

-Demain, et même dans à peine plus de douze heures à l’heure où j’écris, nous chanterons, Ronan Guéblez et moi, à Monterfil pour le fest-deiz «En avant les jeunes»… Nous avons, en effet, vingt ans – vingt ans de kan ha diskan ensemble! J’avais dix-huit ans depuis quelques jours, il faisait beau à Monterfil et nous avions chanté une gavotte. Je crois me souvenir encore du ton doubl, et je me demande si nous allons le rechanter demain… Je me souviens aussi que certains musiciens fêtaient leurs vingt ans de couple dans ces années-là, et que ça me paraissait une vie entière, vingt ans de musique. Je n’avais pas tout-à-fait tort: c’était une vie de moi-d’alors, une vie d’enfant… Eh bien j’en ai vécu deux à présent. Et je ne remercierai jamais assez Ronan pour la confiance qu’il eut envers mon inexpérience d’alors, la patience qu’il a pour mes expériences d’aujourd’hui,  et tout bonnement pour vingt ans de festoù-noz, les grands, les petits, les plan-plan, les inoubliables, les ruraux, les urbains, sous la pluie, le cagnard, avec ou sans larsen, (et même avec ou sans retours), les joyeux, les tendus, les féroces, les heureux-quand-même… Mais toujours avec humour, humanité et appétit. Vingt ans à se tenir par la taille, et toujours envie d’y retourner!