«L’envers du Music Hall»

Entendu Mathieu Amalric hier évoquer ce petit chef-d’œuvre de Colette - «petit» parce qu’inintentionnellement magnifique, un peu comme si l’œuvre la plus inoubliable d’un photographe était ses photos d’anniversaire, mais chef-d’œuvre tout de même, gorgé de tendresse, d’humilité, d’humour mélancolique. J’aime Mathieu Amalric l’acteur, et en citant «L’envers…» comme une des sources d’inspiration de son film «Tournée» le réalisateur vient de gagner une spectatrice de plus.


En tout cas, cela me donne l’occasion de vous transmettre ce petit paragraphe qui, recopié sur une carte, se promène depuis une quinzaine d’années autour de mon bureau:


«Nous savons bien, tous, que nous ne manquerons pas le train. Mais nous fuyons le beau jardin, le silence et la paix, la noble oisiveté, la solitude dont nous sommes indignes. Nous courons vers l’hôtel, vers la loge étouffante et la rampe qui aveugle. Nous courons, pressés, bavards, avec des cris de volaille, vers l’illusion de vivre très vite, d’avoir chaud, de travailler, de ne penser guère, de n’emporter avec nous ni regret, ni remords, ni souvenir…»


                            (in Colette, L’envers du Music Hall, donc!)


Je vous laisse, il est temps que je parte pour mon fest-noz, hein…