Rhâaah! Il se passe trop de choses, la chroniqueuse n’arrive plus à suivre!
Faut pourtant que je vous en parle: à Fougères l’autre soir (voir courrier précédent), nous étrennions, Nolùen Le Buhé, Annie Ebrel et moi, une formule de concert à trois qui nous amuse bien… Et nous remettons ça dès demain soir à Landerneau, puis à la fin de l’été à Audierne et Plougastel.
Ce n’est certes pas la première fois que nous sommes toutes trois réunies pour un concert de chant a capella; mais désormais nous commençons à creuser toutes les possibilités de cette rencontre, au lieu de juxtaposer des solos, des duos et un unisson par-ci par-là.
Le défi est intéressant: que faire à trois dans une musique qui par nature est monodique et sans accompagnement? Chercher d’autres faces par où grimper à la montagne, en mettant en lumières les variations de versions, de modes, les formes courtes, la parole, la façon dont une version peut s’inscrire dans une autre… Le but n’est pas, comme dans un trio polyphonique “normal”, la création d’une “pâte sonore” commune et unique, mais la mise en valeur, à travers l’ensemble, des chansons elles-mêmes, des multiples façons de dire, d’un rapport entre l’”un” et le “tous”… Quelque chose qui est au cœur de cette tradition chantée, où quelqu’un se lève soudain à la table du banquet pour raconter à la troisième personne une histoire qui est la sienne, et qui soulage le cœur de tous…
Ça ne fait que commencer! Il y a du pain sur la planche, mais c’est une belle planche et un bon pain! Et le plaisir de travailler de concert avec deux amies de ma “génération musicale”… L’entrée en chant traditionnel d’une Marthe de 17 ans, ignorante de tout sinon de son envie d’apprendre, doit beaucoup à des camarades de fac nommées Nolùen et Annie. 17 autres années plus tard, c’est une joie de partager le contenu de nos bagages – sans oublier de se fendre la poire, car la tradition orale en fournit aussi bien des occasions!