Elle a la simplicité des vraies vedettes, notez avec quelle classe elle assume sa petite morsure d’insecte au pétale de gauche.
(Le prix du second rôle est attribué à ces petites violettes, qui ne sentent rien mais complètent la palette avec brio.)
J’ignore pourquoi, de toutes les fleurs de printemps, c’est la primevère qui s’est trouvée associée, dans ma petite tête, aux mars-avril de mon enfance. Je garde pourtant de la même époque des visions inoubliables de sous-bois tout embrumés de jacinthes sauvages (alors baptisées «clochettes»), mais allez savoir par quelle petite mécanique proustienne je vois les jacinthes avec une joie qui n’appartient, année après année, qu’au présent, tandis que les primevères me rendent le ravissement des tout-petits face aux fleurs et m’évoquent le parfum de trois décennies de chemins creux boueux et frais…